Critique – Histoires de la nuit – Laurent Mauvignier – Minuit

Critique – Histoires de la nuit – Laurent Mauvignier – Minuit


Les Bergogne s’apprêtent à fêter le quarantième anniversaire de Marion.

Avant de nous immerger dans cette soirée où tout va basculer, Laurent Mauvignier présente les personnages, leurs caractères et les relations qui les lient. Le mari de Marion, Patrice, 47 ans, est agriculteur. Sous des dehors bourrus et avec sa colère rentrée, c’est plutôt un type bien, doux, attentionné, patient, serviable et fou amoureux de cette épouse mystérieuse de plus en plus distante et que, selon lui, il ne mérite pas. Ida, 10 ans, leur fille, observe ce couple qui se délite. Dans la maison d’à côté de ce hameau perdu vit Christine, la voisine presque sexagénaire, une peintre de talent proche de Patrice et de la petite Ida mais qui se méfie de l’énigmatique Marion. Elle reçoit des lettres anonymes qui l’inquiètent tellement qu’elle se rend à la gendarmerie pour signaler ce harcèlement inexplicable.

D’emblée, l’auteur instille une atmosphère inquiétante qui s’intensifie avec l’arrivée dans cet écart des « Trois Filles Seules » de deux hommes suivie d’un troisième. Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Je ne vais bien évidemment pas le révéler et vais juste souligner que « Histoires de la nuit » est un roman qui emprunte les codes du thriller pour composer un récit social et psychologique. La mécanique narrative est faite de longues phrases qui ondoient comme des serpents se greffant dans les pensées des protagonistes et dégage une sensation de vertige entre vision panoramique et plans resserrés.

Par la grâce de l’écriture de Laurent Mauvignier, le lecteur est embarqué dans un tourbillon délétère qui ne le laissera pas indemne.

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