Critique – Indigo – Catherine Cusset

Critique – Indigo – Catherine Cusset


Trois intellectuels français sont attendus à Kovalam dans le sud de l’Inde pour participer à une rencontre culturelle franco-indienne.

Il y a Charlotte, bientôt la cinquantaine, professeur de littérature et cinéaste résidant à New-York avec son mari et ses filles.

Il y a Roland, le vieux beau sexagénaire, essayiste de talent, flanqué d’une certaine Renata, une ravissante blonde beaucoup plus jeune que lui.

Il y a Raphaël, la taiseux torturé, le beau ténébreux asocial, écrivain à la tête d’une production littéraire plutôt mince.

Pour deux d’entre eux, ce voyage est un alibi pour renouer avec le passé. Charlotte souhaite revenir sur les traces de son amie Deb qui s’est suicidée quelques années plus tôt. Se sentant en partie responsable de cette mort, elle réalise une forme de périple expiatoire.

Quant à Roland, il il est de retour en Inde pour retrouver un amour qui l’a quitté.

Ces quatre-là sont accueillis par Géraldine, directrice de l’Alliance française en charge de l’organisation de la semaine d’échanges. Cette Française d’origine bretonne a épousé un Indien dont elle a eu un petit Joseph âgé de quelques mois avec lequel elle entretient une relation fusionnelle.

Géraldine, elle, est rattrapée par son passé. Sous les traits de Raphaël, elle reconnaît son amour secret d’adolescente.

Ballottés par les événements (l’Inde est présentée comme un pays désorganisé et la menace d’attentats terroristes n’arrange pas la situation), n’ayant pas de prise sur leur vie, les protagonistes vont voir leurs existences bouleversées par leur séjour.

J’ai plutôt bien aimé « Indigo » qui souligne, en fouillant la psychologie des personnages, les fragilités des hommes mais j’aurais apprécié que les portraits soient plus féroces, un peu à la manière d’un David Lodge.

Autre bémol : dommage que l’Inde ne soit qu’un décor. On aurait souhaité éprouver toutes les sensations qu’un tel pays aurait dû provoquer chez ces Occidentaux nombrilistes et blasés.

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