Critique – Juste après la vague – Sandrine Collette – Denoël

Critique – Juste après la vague – Sandrine Collette – Denoël


Six jours après l’effondrement d’un volcan dans l’océan qui a déclenché un raz-de-marée gigantesque, toute trace de vie semble avoir disparu autour de Patie, Madie et leurs neuf enfants.

Leur propriété, perchée sur une montagne, a été transformée en île et l’eau monte inexorablement. La famille décide de fuir mais la barque est trop petite pour accueillir tout le monde. Le père doit faire un choix qui se porte sur trois de ses gamins tous handicapés : « Louie avait une jambe torse, Perrine un œil aveugle, et Noé, à huit ans, faisait la taille d’un enfant de cinq ans ». Il promet de revenir les chercher dès qu’il aura trouvé un lieu sûr pour le reste de la fratrie.

Les petits délaissés souffrent de l’abandon de leurs parents. Mais rapidement, c’est la question de la survie qui se pose et ils vont devoir apprendre à se débrouiller seuls pour se nourrir. Une expérience qui permet de grandir en accéléré.

De son côté, sur son embarcation de fortune, le reste du clan peine à trouver un terre d’accueil. L’angoisse monte. La faim aussi. Et les « péripéties » se multiplient. Une bête terrifiante les poursuit comme un esprit vengeur envoyé pour les culpabiliser par ceux qu’ils ont laissés.

Construit de manière à faire croître le suspense, ce récit post-apocalyptique a des allures de conte dans lequel l’enfant apprend à devenir un adulte. Il m’a fait penser au « Petit Poucet » avec Louie dans le rôle de celui qui sauve la vie de la tribu.

Avec finesse, Sandrine Collette explore la psychologie des personnages qui est bouleversée par les épreuves. Les rôles se répartissent différemment, les cartes sont rebattues, le rôle traditionnel du père est chamboulé et c’est la mère, transfigurée, qui développe des qualités de courage et de ténacité habituellement attribuées au sexe fort.

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