Critique – Karpathia – Mathias Menegoz

Critique – Karpathia – Mathias Menegoz


Nous sommes dans les années 1830 au cœur de l’Empire austro-hongrois. Comme il sied à un aristocrate, le comte Alexander Korvanyi est enrôlé dans l’armée. C’est sans compter sur sa rencontre avec la ravissante Cara von Amprecht, une Autrichienne, qui le détourne d’une carrière militaire toute tracée.

Après une union rapide, les tourtereaux s’envolent pour l’immense domaine dont vient d’hériter le jeune marié. En arrivant en Transylvanie, aux confins du pays, on est bien loin des us et coutumes raffinés de la cour viennoise. Les châteaux sont plutôt lugubres et au confort spartiate, la campagne est hostile et le climat humide. Qu’importe, le couple est motivé, malgré l’ampleur de la tâche. Cara se délecte de longues promenades à cheval et trouve dans les forêts assez de gibier pour satisfaire sa passion pour la chasse.

Quant à Alexander, il s’emploie à rentabiliser une propriété laissée à l’abandon pendant 50 ans après le massacre de ses aïeux. Pour réaliser son objectif, il entend bien s’appuyer sur un personnel hétéroclite composé de Saxons (Allemands), de Magyars (Hongrois) et de Valaques (Roumains), toujours soumis, dans cette région féodale, au servage. Sans oublier les Tziganes pour les travaux saisonniers.

Son énergie et son autorité sont battues en brèche après la disparition de deux enfants et le viol d’une jeune femme à la beauté du diable.

Englués dans leurs superstitions, les serfs sont persuadés que le seigneur est à l’origine des drames.

Cette incompréhension mutuelle entre les différents protagonistes ne pourra que conduire à une tragédie.

Roman de cape et d’épée, d’aventure, historique, « Karpathia » est aussi un récit qui stigmatise le communautarisme et l’ignorance de l’autre.

Un message plus que jamais d’actualité.

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