Critique – La tresse – Lætitia Colombani – Grasset

Critique – La tresse – Lætitia Colombani – Grasset


On le comprend dès le départ, les cheveux, fils de notre âme, à la fois racines et liens vers le ciel, seront bien le fil conducteur du premier roman de Lætitia Colombani, best-seller de cet été, qui déroule le destin de trois femmes sur des continents différents, mondialisation oblige.

Smita vit en Inde. Elle est une Intouchable et, comme sa mère avant elle, elle « ramasse la merde des autres à mains nues ». Ce n’est pas l’avenir qu’elle souhaite pour sa fille Lalitta. Elle tente de la scolariser mais, même si le système des sectes a été officiellement aboli, les Dalits sont toujours discriminés.

Emmenant sa fille sous son bras, elle fuit pour une vie meilleure.

Giulia, la Sicilienne, travaille dans l’atelier de son père où elle fabrique des perruques à partir de vrais cheveux (tiens tiens…). Lorsque son géniteur est victime d’un accident de la route, elle reprend l’affaire et découvre qu’elle est au bord de la faillite. Kamal, le bel Indien (re tiens tiens), dont elle tombe amoureuse dès le premier regard, va-t-il l’aider à s’en sortir ? Rappelons que les Sikhs ne se coupent pas les cheveux, cadeaux de Dieu…

Sarah vit à Montréal. Avocate battante, elle apprend qu’elle est porteuse du gène BRCA2 qui touche davantage les ashkénazes, développant chez elles un risque de cancer supérieur à la moyenne (qui dit cancer dit traitement dit perte des…). Alors qu’elle attend une promotion, ses collègues la rejettent. Bref, son existence fondée sur le credo « toujours plus de pouvoir et d’argent » s’effondre.

Si ce roman, ode aux femmes qui luttent, se lit sans déplaisir (il est plutôt bien construit, il est vrai que l’auteure est scénariste et réalisatrice), il est truffé de poncifs, manque de suspense et le style n’est pas toujours heureux. Deux exemples : « chez Johnson & Lockwood, elle avait gravi les échelons à la vitesse d’un cheval au galop » ; « c’est le Costa Concordia, le capitaine est parti, la noyade est assurée. ».

Je dirai même, je sais c’est facile, que tout cela est un peu tiré par les cheveux.

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