Critique – Le Rêve du jaguar – Miguel Bonnefoy – Rivages
Avec « Le Rêve du jaguar », son dernier roman, l’écrivain franco-vénézuélien poursuit son exploration du pays de ses ancêtres.
C’est Cristobal, sorte de double de l’auteur, qui raconte les générations qui l’ont précédé.
Tout commence avec l’abandon d’un bébé sur les marches d’une église de Maracaibo. « Adopté » par la « muette Teresa », une femme dure, Antonio vécut dans l’indigence. La rudesse de son éducation favorisa chez lui la débrouillardise et l’ambition. D’abord vendeur de cigarettes pour quelques sous, il devient débardeur tout en apprenant à lire et à compter, puis homme à tout faire dans un bordel.
Toute sa vie, la connaissance tint à cœur de celui qui devint le plus fameux médecin du pays, apprécié de tous, capable de soigner riches et pauvres.
Ana Maria, celle qui devint sa compagne, fut la première femme médecin du Venezuela et s’engagea avec courage auprès de ses sœurs pour le droit à l’avortement.
C’est de ce couple audacieux et libre que naquit une fille baptisée du nom de leur patrie.
Récit plein de fantaisie teinté de réalisme magique au souffle épique et sensuel, « Le Rêve du jaguar » est non seulement une galerie de personnages hauts en couleur mais aussi la fresque d’un pays secoué par les révolutions, les coups d’état et la violence dont les gigantesques ressources pétrolières n’ont pas empêché l’extrême misère de ses habitants.
Malheureusement, les soulèvements menés au nom du peuple sont en effet souvent dévoyés. L’exemple de la présidence d’Hugo Chavez en est l’illustration la plus flagrante.
EXTRAIT
– Uniquement l’amour permet de remonter jusqu’au commencement du monde et à la mémoire des hommes.
Vous devez être connecté(e) pour rédiger un commentaire.
+ There are no comments
Add yours