Critique – Les Eaux du Danube – Jean Mattern – Sabine Wespieser
Avec « Les Eaux du Danube », Jean Mattern poursuit son questionnement sur les origines et la filiation.
Clément Bontemps, originaire de la bonne bourgeoisie lyonnaise, mène à Sète une existence sans accroc auprès de son épouse et de son fils unique dont il soupçonne de ne pas être le père.
Cette éventualité ne le perturbe pas, car c’est un « homme sans passions ».
Pharmacien de son état, il traverse les journées comme un automate et ne s’accorde que très peu de loisir, sauf celui d’arpenter le cimetière marin si bien décrit par Paul Valéry.
L’implacable routine va se dérégler lorsque le professeur de philosophie de son fils lui confie que Matias souffre du manque de communication avec lui. L’adolescent est en effet plus proche de sa mère avec laquelle il partage un amour pour la musique classique.
Cette révélation va amener Clément à s’interroger sur la relation père-fils.
Une autre découverte va le bouleverser lorsqu’il interroge l’enseignant sur son patronyme. Almassy fut le nom d’un cousin de sa mère. Venue de Hongrie, elle entretint, jusqu’à sa mort, le mystère autour de ses racines. Le secret qui les entoure va se lever à petit pas pour reconstituer le puzzle d’une généalogie maternelle insoupçonnée.
Intimiste et subtil, le dernier roman de Jean Mattern procède par minuscules touches pour construire le portrait d’un homme qui, en lâchant prise et en renouant avec ses origines, renaît à la vie.
Seule la fin m’a frustrée. J’aurais aimé passer un peu plus de temps avec Clément.
À lire en écoutant la « Fantaisie en fa mineur pour piano à quatre mains » de Franz Schubert interprétée par Murray Perahia et Radu Lupu. Celle d’Alexandre Tharaud et de Zhu Xia-Mei est aussi très bien.
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