Critique – Madelaine avant l’aube – Sandrine Collette – JC Lattès

Critique – Madelaine avant l’aube – Sandrine Collette – JC Lattès


Le septième roman de Sandrine Collette que je lis est le premier qui m’a déçue.

Elle le situe à une époque, pas précisément datée, où les paysans doivent rétrocéder une partie de leur récolte au seigneur local dont le fils sème la terreur parmi les populations, massacrant les champs avec ses parties de chasse, punissant toute velléité de contestation et violant les femmes.

Trois masures forment le hameau des Montées où vivent la vieille Rose la guérisseuse, les ravissantes jumelles Aelis et Ambre et leurs compagnons. La douce Ambre, qui n’a pas d’enfants, a épousé Léon, un bon à rien alcoolique et violent. Aelis, est mariée à l’affable Eugène et mère de trois garçons pour lesquels elle montre peu d’affection.

La terre est dure à travailler et les saisons capricieuses peuvent ruiner les récoltes et entraîner des famines délétères.

Venue de nulle part, Madelaine s’est installée aux Montées. Comme un chat, elle a choisi son foyer. La fillette est un rayon de soleil pour les habitants du lieu-dit. Mais la petite est sauvage, teigneuse, parfois féroce, n’a peur de rien et rend coup pour coup à ceux qui se frotteraient à elle. Elle est la seule étincelle de courage et de liberté dans un monde de peur et de lâcheté face aux puissants.

J’ai beaucoup aimé les deux premières parties et l’écriture sensorielle qui campe de façon visuelle cette langue de terre isolée de tout. Et la révélation de l’identité du narrateur est une totale surprise.

La suite est souvent redondante et aurait mérité d’être resserrée, comme le fait si bien Marie-Hélène Lafon quand elle évoque la vie de la paysannerie de son Cantal natal.

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