Critique – Tout un été sans facebook – Romain Puértolas – Le Dilettante

Critique – Tout un été sans facebook – Romain Puértolas – Le Dilettante


Etre policier à New York (pas la grosse pomme mais une petite bourgade du Colorado de 150 âmes dotée de 198 ronds-points et peuplée d’écureuils radioactifs) a tout d’une sinécure.

Pas un meurtre à l’horizon pour distraire le quotidien d’Agatha Crispies, une plantureuse noire qui se nourrit exclusivement de donuts au chocolat. Mutée pour des raisons disciplinaires dans ce trou perdu, elle tente, pour conjurer l’ennui, de partager sa passion pour les mots en animant un club de lecture.

Dans ce presque no man’s land où internet n’a pas droit de cité, la découverte d’un cadavre criblé de trous occasionnés par des aiguilles à tricoter est donc une bonne nouvelle pour Agatha qui va pouvoir mettre à profit les techniques d’investigation de son défunt père.

Complètement loufoque, « Tout un été sans facebook » nous fait passer un bon moment avec son imagination débordante et son humour qui a gagné en finesse par rapport au « Fakir » dont les blagues vaseuses m’avaient laissée de marbre. Sans déflorer la fin, sachez qu’elle est délicieusement amorale.

Dénonciation pas toujours légère du racisme et du sexisme qui sévissent toujours dans les coins les plus reculés des Etats-Unis, le dernier roman de romain Puértolas est aussi un éloge de la littérature dans toute sa diversité, de « La Mystérieuse Affaire de Styles », premier roman de la « duchesse de la mort » aux 1 440 pages de « Guerre et paix ».

Seul l’illisible James Joyce ne trouve pas grâce aux yeux d’Agatha. Et elle n’est pas la seule…

EXTRAITS

  • Pour devenir informaticien de génie aux États-Unis, il est indispensable de porter un nom ridicule : Bill « Portails », Steve « Petits boulots » et Mark « Montagne de sucre » en sont la preuve… Inutile donc de chercher le succès si vous vous appelez Smith.
  • Il était de ceux qui pensaient pourquoi lire un livre quand le film existe ?

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