Critique – Tumeur ou tutu – Léna Ghar – Verticales

Critique – Tumeur ou tutu – Léna Ghar – Verticales


« Je » souffre d’un mal intérieur qu’elle appelle « la monstre » faute de trouver un autre qualificatif.

Nous la suivons de ses trois ans à ses vingt-sept ans dans ses relations avec sa famille : Novatchok (clin d’œil au novitchok, un poison d’origine russe ?), la mère violente qui ne s’exprime qu’en hurlant sauf quand elle s’adresse à ses élèves ; Swayze, le père fuyant ; Grandoux, le grand frère protecteur mais de plus en souvent absent ; Petit Prince, le cadet victime de cauchemars.

« Tumeur ou tutu » (Tu meurs ou tu tues) retrace la quête de la narratrice pour donner un nom à sa souffrance invisible aux yeux des autres pour mieux s’en débarrasser.

En triturant les mots et en inventant des néologismes, Léna Ghar, qui signe ainsi son premier roman, a fait un travail saisissant sur la langue, sur ce qu’elle dit du monde qui nous entoure, sur la manière formatée dont elle se transmet, sur son incapacité parfois à exprimer nos pensées et à communiquer avec l’autre.

C’est le cas de « Je » qui se réfugie dans les mathématiques pour toucher la vérité et trouver une réponse à son supplice. À moins que ce ne soit l’amour qui la libère…

Même si je n’ai pas tout compris, j’ai aimé l’écriture rageuse qui vous happe, l’humour féroce et la manière dont l’autrice sonde avec singularité l’enfance maltraitée.

EXTRAIT

– Comment ils font pour consacrer autant de salive au néant ?

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