Critique – Vernon Subutex – Tome 2 – Virginie Despentes

Critique – Vernon Subutex – Tome 2 – Virginie Despentes


Dans le deuxième volume de la trilogie « Vernon Subutex », le personnage éponyme a été abandonné par ses « amis ».

Devenu SDF, il frôle la folie, une douce démence qui ressemble presque à de la sagesse ou à une descente aux enfers. Au choix. Sur sa route de « clochard céleste », il croise des marginaux aussi hauts en couleur que Charles ou Laurent. En parallèle, les protagonistes du précédent opus sont à sa recherche. Ils ont chacun des choses à lui reprocher… Mais les retrouvailles édulcorent les doléances…

Virginie Despentes poursuit sa radioscopie de notre société contemporaine en pointant du doigt, avec l’humour noir et le cynisme réjouissant (mais le cynisme n’est-il par une façon réaliste de considérer le monde ?) qui la caractérisent, ce qui fait mal : la misère, les paradis artificiels, la recherche de la célébrité à tout prix, la pornographie agressive, la religion, les réseaux sociaux, l’immigration, les extrémismes, la crise économique, la perte des repères et des identités, la laïcité, la parentalité… Cette critique féroce se double pourtant d’un apaisement des caractères à l’origine bien tranchés des différents personnages. Comme si l’amitié qui efface les égoïsmes et le contact humain étaient les plus forts. Alors que le premier opus se terminait sur une note désespérante, le deuxième verserait presque dans l’optimisme. Qu’en sera-t-il du troisième ?

Quelques passages à vide et longueurs m’ont empêchée de lui décerner le « coup de cœur » attribué au numéro 1.

EXTRAITS

  • « Le problème de la rédemption, c’est que c’est comme passer du crack à la camomille : on se doute que ça a des vertus, mais sur le coup, c’est surtout vachement moins ludique. » (p. 89).
  • « t’as de la chance, Vernon, normalement la dèche éloigne les inclus, ils pensent que c’est contagieux. » (p. 188).
  • en parlant du rock : « Je croyais à un mode de vie ce n’était qu’une vie à la mode. » (p. 192).
  • à propos de Vernon : « Ils voulaient en faire un Rimbaud, c’était juste un vieux cas social. » (p. 193).

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