Critique – Vers la poussière – Jean-Louis Bailly

Critique – Vers la poussière – Jean-Louis Bailly


La littérature regorge de descriptions d’agonie mais, à ma connaissance, hormis dans les romans policiers avec la figure du médecin légiste, elle s’est peu penchée sur le phénomène de la décomposition qui suit la mort. Jean-Louis Bailly, écrivain pataphysicien, s’est emparé de ce processus passionnant.

De quoi s’agit-il ? Paul-Emile Loué se décompose dans la cabane de son jardin. Ecrite en italique, cette peinture peu ragoutante est expliquée avec une rigueur toute scientifique. Parallèlement, l’auteur nous raconte le parcours de ce Paul-Emile. Doté d’un physique particulièrement ingrat, Paul-Emile se révèle être un pianiste surdoué. Ecumant les salles de concert, il vole de récital en récital, éblouisssant le public, lui qui méprise son auditoire et qui ne joue que pour son piano.

Le propos de Jean-Louis Bailly peut paraître saugrenu. Pourtant, en 170 pages, il nous offre une vision très réaliste de notre destinée, de notre finitude. L’écriture, ciselée, se déguste avec gourmandise, et l’humour (noir, évidemment) est toujours présent.

De la vie à la mort, vers la poussière.

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