Critique – Attends-moi au ciel – Carlos Salem – Actes Sud

Critique – Attends-moi au ciel – Carlos Salem – Actes Sud


Benito meurt dans un mystérieux accident de voiture. Piedad, sa veuve qui approche la cinquantaine, n’a pas le temps de s’épancher sur la disparition du riche homme d’affaires.

L’entreprise héritée de ses parents dont elle est la principale actionnaire est au bord de la faillite plombée par les détournements que son époux a commis en espérant fuir avec sa maîtresse.

Métamorphosée, Piedad met tout en œuvre pour récupérer l’argent caché et redresser l’exploitation familiale.

Pieuse et effacée dans sa vie antérieure, elle se transforme sans état d’âme en killeuse qui sème les cadavres comme des petits cailloux. Pire (ou pas), elle biberonne à la liqueur de bourbon, fume des cohibas, se transforme en séductrice et s’envoie en l’air avec des hommes de préférence plus jeunes qu’elle.

Bref, comme dans l’excellent « Aller simple », la schizophrénie la guette mais l’amoralité, si réjouissante, l’emporte toujours.

Plein d’humour (noir bien sûr), « Attends-moi au ciel » nous entraîne dans des aventures rocambolesques pleines de rebondissements rythmées par des airs de boléro dont « Dos Gardenias » (je recommande la version de Bueno Vista Social Club) qui lui rappellent avec émotion ses parents décédés. Le lecteur en aurait presque les larmes aux yeux.

On retrouve aussi avec plaisir Soldati, le forcément ténébreux Argentin.

EXTRAITS

  • Toute une vie à éviter les plus petites transgressions et voilà qu’en trois jours seulement j’ai commis la plupart des péchés capitaux.
  • Mais je ne vois que des gens impatients ou qui tentent de dissimuler leur appréhension : (…) des filles et des garçons qui marchent la tête baissée, comme des pénitents, alors qu’en réalité ils rendent un culte à la communication instantanée sur leur portable ; (…).

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