Après le très réussi « Le Fils du père » (2023), Victor del Arbol est retour avec un polar bien sombre qui s’ouvre sur la voix d’un tueur à gages qui a commis les pires abominations. Il est pourtant le seul à percer la psyché des personnages qu’il va croiser et à toucher une forme de vérité.

Ce procédé narratif, plutôt malin, permet de dynamiser le récit mettant en scène l’inspecteur Julian Leal qui revient en Galice trente ans après l’assassinat de son père et l’incendie de la maison familiale auxquels il a assisté.

Atteint d’un cancer qui lui laisse peu d’espoir de survie, il entame ce pèlerinage comme un adieu aux terres où il est né et qui gardent dans leurs entrailles les corps de ses parents.

Au village vivent toujours les descendants des meurtriers qui s’étaient vengés d’avoir été dénoncés pour leur activités de contrebande.

Trois décennies plus tard, les drogues dures transitant par le Mexique ont remplacé l’alcool et les cigarettes.

Non content d’être malade, Julian attend d’être jugé pour avoir massacré un trafiquant d’enfants qui approvisionnaient en chair fraîche des pédocriminels haut placés.

Pourquoi ce crime horrible le touche-t-il autant ?

Une nouvelle fois, Victor del Arbol se penche sur l’état de son pays miné selon lui par la corruption, la violence et la perpétuation du saccage de l’innocence.

En nous plongeant dans l’histoire de l’Espagne, il rappelle que le passé ne passe jamais et que les rancunes sont tenaces.

Le personnage de Julian, avec ses fêlures, incarne parfaitement ce rapport au temps.

Compte tenu de la chute, « Personne sur cette terre » pourrait bien avoir une suite.