Critique – Le troisième Reich – Roberto Bolano

Critique – Le troisième Reich – Roberto Bolano


Udo Berger est un passionné obsessionnel des jeux de guerre. Le meilleur de sa génération. Même la présence de sa fiancée Ingeborg, alors qu’il passe des vacances en Espagne, ne parvient pas à le détacher de ses réflexions stratégiques sur la meilleure façon, pour l’Allemagne, de remporter la Seconde Guerre mondiale.

Pourtant, la présence de personnages énigmatiques va bouleverser sa vie :  la belle et étrange Frau Else, la propriétaire de l’hôtel où il à déjà séjourné lorsqu’il était adolescent, le téméraire et violent Charly,  le Loup et l’Agneau et, surtout, le Brûlé qui, pour se venger de blessures passées, va tout faire pour battre Udo dans un duel autant désespéré qu’acharné.

Dans un récit tendu, au charme délétère, un peu malsain et avec une bonne dose de suspense, Roberto Bolano, dont j’avais beaucoup aimé « 2 666 », raconte comment le narrateur, assailli par le quotidien, se transforme en un être angoissé qui ne trouve son salut que dans l’imaginaire, dans le jeu. « Le troisième Reich » est une savante réflexion sur le jeu, la fiction et la réalité. Sous les dehors d’un récit banal, c’est une histoire à la fois intelligente et dérangeante.

Rappelons que cet auteur, né au Chili, est mort en 2003 à l’âge de 50 ans.

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