Critique – Nous nous verrons en août – Gabriel Garcia Marquez – Grasset

Critique – Nous nous verrons en août – Gabriel Garcia Marquez – Grasset


Gabriel Garcia Marquez, disparu il y a dix ans, ne souhaitait pas la publication de ce court roman ou longue nouvelle, ne le jugeant pas assez bon.

Ses héritiers auraient dû suivre son avis.

Dans cet « inédit », sauf à de rares exceptions, on ne retrouve pas la flamboyance de « Cent ans de solitude » ou encore de « L’Amour au temps du choléra ».

Il y a certes l’ambiance caribéenne, la chaleur, l’humidité, les odeurs, les couleurs, la sensualité, mais le projet me semble inabouti et la finale s’arrête net, comme si l’imagination s’était tarie subitement, comme si le stylo était tombé des doigts de l’auteur.

Il y a certes des fulgurances (« Elle vit sous le regard de sa mère par-delà la mort, aimée et pleurée par elle jusqu’à ce qu’elle se démantibule dans sa propre poussière finale, et qu’il ne reste plus d’elle que des ossements rongés que le gardien et le fossoyeur dépoussièrent avec un balai et déversent sans miséricorde dans un sac »), mais l’ensemble est un peu plat, pas à la hauteur de l’écriture si foisonnante du prix Nobel de littérature 1982.

Bref, j’ai été déçue et frustrée par cette lecture presque banale qui nous entraîne sur une île où, chaque 16 août, une femme au mitan de sa vie se rend sur la tombe de sa mère pour y déposer un bouquet de glaïeuls.

Elle profite de cette parenthèse solitaire pour tromper son mari dans les bras d’inconnu…

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