Critique – Dix âmes, pas plus – Ragnar Jonasson – La Martinière
En premier lieu, merci à Babelio et aux Editions de La Martinière de m’avoir permis de voyager, le temps de quelques heures, en terre de glace.
Après Jonas et ses romans déjantés, je découvre un nouveau Jonasson (avec un accent aigu sur le premier o). Le premier est suédois, le second islandais, auteur de polars et traducteur d’Agatha Christie, une référence qui imprègne son écriture. Sauf que, dans son dernier opus, à l’inverse des « Dix petits nègres » de la « reine du crime », une seule personne meurt.
Una, la trentaine, tire le diable par la queue et a le moral au plus bas lorsqu’elle tombe sur une annonce offrant un poste d’enseignante à Skalar, bourgade située à l’extrême opposé de Reykjavik qu’elle quitte sans regrets.
Débarquée « au bout du monde », elle est confrontée d’emblée au silence, à l’hostilité de la nature et des habitants figés dans le temps et formant une communauté taiseuse et soudée imperméable à la modernité et à l’étranger. Et prête à tout pour protéger ses secrets…
Seule la femme qui l’héberge, mère d’une de ses deux élèves, l’accueille chaleureusement.
A la solitude qui envahit Una s’ajoutent des cauchemars où apparaît le fantôme d’une petite fille. De quoi faire fuir toute personne normalement constituée ! Mais la jeune femme s’accroche. Et la présence du beau Thor n’est pas étrangère à sa décision de rester…
Empruntant les codes du thriller (sauf que j’ai très peu frémi !), Ragnar Jonasson, dans une écriture simple voire simpliste, n’évite pas les poncifs qui sont les marqueurs de la littérature scandinave et plus spécifiquement islandaise : les conditions climatiques extrêmes et le poids du passé, des traditions et des légendes qui confèrent aux récits du grand froid une atmosphère surréelle.
Bref, « Dix âmes, pas plus », huis clos hivernal, pourrait séduire un néophyte en la matière mais pas forcément un familier des auteurs nordiques.
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