Critique – Le silence de la ville blanche – Eva Garcia Saenz de Urturi – Fleuve noir
Loin de Madrid et de Barcelone où se déroulent le plus souvent les fictions en provenance de nos voisins hispaniques, Eva Garcia Saenz de Urturi a situé son intrigue à Vitoria, capitale du pays basque espagnol, terrain de jeu d’un serial killer qui donne du fil à retordre à la police locale.
Il s’agit d’un euphémisme car, d’emblée, on apprend que l’inspecteur Unai Lopez de Ayala, alias Kraken, a pris une balle dans la tête tirée par l’assassin.
Fin juillet 2016, Vitoria s’apprête à fêter le « Dia del Blusa » qui précède les « Fiestas de la Blanca ».
Flanqué de son équipière et amie Estibaliz, Unai se rend à la cathédrale, lieu d’un crime épouvantable concernant un garçon et une fille qui rappelle quatre séries de meurtres accomplis vingt ans plus tôt. Les nouveaux martyrs, occis par des piqûres d’abeilles introduites dans leur bouche, sont eux aussi trouvés dans une posture étrange « la paume de l’un posée sur la joue de l’autre ». Le coupable étant en prison, qui a commis cet acte abject ? En 1996, Tasio Ortiz de Zarate avait en effet été arrêté par Ignacio, son frère jumeau qui était alors policier.
Pour le binôme de flics aux méthodes parfois borderline, l’enquête s’avère complexe. D’autant plus que les mises en scène macabres se poursuivent dans des endroits toujours aussi incongrus et selon un rituel très précis.
Voilà résumées les premières pages de ce thriller virtuose qui mêle secrets de famille plongeant dans le passé et psychologie avec, en arrière-plan, la belle région de Vitoria, son histoire et son patrimoine, habitée par des personnages singuliers et attachants avec leurs fêlures. On aimerait bien les croiser de nouveau.
Vous devez être connecté(e) pour rédiger un commentaire.
+ There are no comments
Add yours