Critique – S’il n’en reste qu’une – Patrice Franceschi – Grasset
La journaliste Rachel Casanova, une Québécoise installée en Australie, est dépêchée par le patron du « Sydney watch » pour lequel elle travaille au nord de la Syrie, plus précisément au Rojava, territoire autonome administré par les Kurdes.
Elle prend alors la direction de Kobané et de son cimetière où elle remarque la présence d’un tombe située un peu à l’écart des autres sépultures. Deux portraits de femmes se dévoilent. Ce sont ceux de Tékochine et de Gulistan, objets de fascination pour Rachel. Jusqu’à l’obsession.
Bien installés dans nos canapés, nous avons pu assister il y a quelques années à la mobilisation et au don de soi pour la liberté de toutes celles qui composent le sexe dit faible.
Les deux « sœurs d’âme » fusionnelles, celles qu’on appelle les « Qadros », vont incarner ce combat. A petits pas et au fur et à mesure des rencontres fortes avec ceux qui les ont connues et admirées pour leur bravoure, la reporter va remonter le cours de leur brève existence, de leur engagement contre Daech et la Turquie jusqu’à une issue fatale à la fois surprenante et terrible. A la manière d’une tragédie grecque.
Pour tout savoir sur ce parcours funeste, celui des Kurdes, elle va devoir oublier sa condition confortable d’Occidentale et plonger dans une autre dimension où l’on fait abstraction de son individualité et où l’on est prêt à sacrifier sa vie pour servir la cause d’un peuple nié et massacré depuis plus d’un siècle.
En personnifiant ce combat grâce aux figures puissantes de Tékochine et de Gulistan, Patrice Franceschi rend un hommage universel à celles et ceux qui refusent de se coucher tout en rappelant la lâcheté et le cynisme des anciens alliés des Kurdes et en particulier des Etats-Unis.
EXTRAIT
Chez les Yapajas du Rojava, personne ne meurt du cancer.
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