
Critique – Les Sœurs Field – Dorothy Whipple – La Table ronde
Que ce soit dans le genre du policier (Agatha Christie, P. D. James, Anne Perry, Ruth Rendell, Minette Walters…) ou de l’intime (Jane Austen, Virginia Woolf, Edith Wharton, Daphné du Maurier, Jane Elizabeth Howard…), les Britanniques sont sans conteste les reines de la psychologie.
Les Éditions de la Table ronde, à l’heureuse initiative de la traduction de l’œuvre de l’autrice de « La Saga des Cazalet », viennent d’extraire du passé l’une des perles de Dorothy Whipple publiée en 1943 en Grande-Bretagne : « Les Sœurs Field ».
Lucy, Charlotte et Vera sont sœurs. Elles grandissent dans l’Angleterre du début du vingtième siècle.
À la mort de leur mère, c’est l’aînée Lucy qui pourvoie à l’éducation de ses cadettes.
À l’issue du premier conflit mondial, chacune des filles prend un mari : un modèle de tolérance pour Lucy ; un amoureux transi et riche pour Vera, archétype de la séductrice égocentrique ; un pervers narcissique immature pour la pauvre Charlotte si éprise de son époux destructeur qu’elle sombrera dans l’alcoolisme.
Même si le trio est séparé physiquement, le lien perdurera avec des hauts et des bas grâce à l’impulsion de l’empathique Lucy qui, à défaut de sauver ses puînées, s’attachera inlassablement à protéger ses nièces.
Porté par des personnages attachants et incarnés, « Les Sœurs Field » a une dimension à la fois daté et d’une grande modernité. Il aborde non seulement la condition de la femme dans une société patriarcale où la seule issue est le mariage et l’enfance, mais aussi le mécanisme de l’emprise, un sujet rarement évoqué à cette époque.
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