Critique – Dans la forêt – Jean Hegland – Gallmeister

Critique – Dans la forêt – Jean Hegland – Gallmeister


Californie du Nord à une époque qui ne nous est pas précisée. Eva et Nell, deux sœurs, vivent avec leurs parents loin de tout.

Elles ne vont pas à l’école et sont éduquées par leurs géniteurs un peu fantasques. Même si elles vivent à l’écart de la ville, elles jouissent de tout le confort. Les premiers dérèglements dans leur vie bien ordonnée se manifestent par des coupures d’électricité de plus en plus longues jusqu’à ce que l’invention d’Edison soit remplacée par des lampes à pétrole. Le téléphone se tait, les vivres diminuent inexorablement, l’essence manque… Des rumeurs de guerre se propagent.

Exit la société de consommation. Après la disparition de Mère et de Père, les adolescentes vont devoir se débrouiller seules. Et c’est là que la valeur des choses et la force de l’imagination triomphent. Sans oublier la tendresse entre les sœurs qui s’exprime dans les moindres détails : Nell qui répare avec amour un vieux chausson de danse, la passion d’Eva qui la pratique avec ascèse plusieurs par jour pour passer le temps ; les sachets de thé partagés avec parcimonie. Pendant que l’aînée affûte son corps, la plus jeune se noie dans la lecture de l’encyclopédie et s’éveille à la sensualité.

Plus de vingt ans après sa publication aux États-Unis, Gallmeister a eu la bonne idée d’éditer en France ce roman apocalyptique qui est une ode à une nature bienveillante.

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