Critique – La Douceur de l’eau – Nathan Harris – Philippe Rey
La guerre de Sécession (1861-1865) vit ses dernières heures. Elle aboutit à la victoire de l’Union face aux Confédérés et à l’abolition de l’esclavage. En Géorgie, au sud des États-Unis où se déroule « La Douceur de l’eau », cette émancipation juridique va-t-elle conduire à une réelle libération des Noirs ?
Les personnages de Prentiss et de son frère Landry vont illustrer le combat des Afro-Américains pour devenir des citoyens comme les autres. La première difficulté pour ces anciens asservis est de trouver un travail rémunéré.
Prentiss et Landry auront la chance de rencontrer George à qui on vient d’annoncer la mort de son fils à la guerre. Cet homme tolérant saura les accueillir. Lui et sa femme Isabelle, aussi ouverte d’esprit, forment un duo détonnant dans cet environnement raciste, bien-pensant et persuadé de son bon droit. Pourtant, ils se sont éloignés l’un de l’autre et vont trouver dans la défense des opprimés un nouveau départ pour leur couple.
En choisissant la fiction pour raconter une page de l’histoire de ses ancêtres, Nathan Harris a nourri de son imagination la complexité d’une société dominée par des Blancs incapables de considérer les Noirs comme leurs égaux.
Avec une vraie puissance romanesque, parfois gâchée par quelques maladresses dans l’expression, il nous fait vibrer aux aventures de ses héros si touchants par leur humanité.
Magistralement narrée par le primoromancier, la fracture originelle entre les deux communautés continue à marquer les mentalités.
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