Critique – La mort selon Turner – Tim Willocks – Sonatine

Critique – La mort selon Turner – Tim Willocks – Sonatine


Parti pour s’encainailler dans un township miteux du Cap, Dirk, un jeune homme ivre percute une jeune noire sans s’en rendre compte.

Son beau-père Hennie et son meilleur ami Jason, un type paumé et fragile, ont assisté à la scène macabre et gardent le silence pour préserver le garçon

S’autochargeant de l’enquête, le révolté Turner, flic noir de la Criminelle, va tout faire (c’est le moins qu’on puisse dire) pour rendre justice à la misérable gamine. Grâce au portable de Jason que la défunte tenait dans sa main, l’implacable policier va remonter jusqu’à l’assassin malgré lui. Sur sa route, il va croiser l’impitoyable Margot Le Roux, mère de Dirk et richissime propriétaire de mines dont le mode de vie « éco-durable » contraste avec la catastrophe humaine et environnementale de l’exploitation des ressources de la terre. Quel cynisme !

Sa quête va déclencher une avalanche de cadavres et des confrontations bien « testotéronées » et le protagoniste le plus pourvu en hormones n’est pas forcément celui auquel on pense.

Sur fond d’une société profondément inégalitaire dans laquelle la suppression de l’apartheid n’a pas effacé le racisme et les discriminations, Tim Willocks, avec le sens de la démesure qui le caractérise (cf. « La religion »), a élaboré un récit efficace et visuel qui s’interroge sur la justice. Jusqu’où peut-on aller pour la rendre ? Peut-on tuer en son nom ? Il nous livre aussi un guide survie en milieu très hostile à la manière d’un « Manuel des castors juniors » version trash. Beurk.

EXTRAITS

  • La mort, c’est notre sport national.
  • Alors pourquoi est-ce que toute cette justice me semble puer le mal ?

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