Critique – Bleus horizons – Jérôme Garcin

Critique – Bleus horizons – Jérôme Garcin


Jean de La Ville de Mirmont (décembre 1886-novembre 1914). Auteur de « Dimanches de Jean Dézert », un roman, et de « L’horizon chimérique », un recueil de poèmes. Une production littéraire bien mince pour celui, obscur petit fonctionnaire à la Préfecture de Paris, qui se rêvait en grand écrivain. Une vie bien courte pour celui qui s’imaginait voyageant sur toutes mes mers du monde.

Le Bordelais est mort au Chemin des Dames, fauché par un obus ennemi.

Louis Gémont, avec lequel il entretint une amitié aussi intense que fugace, va s’employer à honorer, toute sa vie durant, la mémoire du défunt. Au risque de perdre ceux qui l’aiment, au risque de toucher de près la folie.

Dans un style classique, élégant, un brin désuet (mais c’est ce qui fait son charme), truffée de références littéraires qui n’alourdissent en rien le propos, Jérôme Garcin, qui se plaît à (re)découvrir des auteurs oubliés (cf. ses papiers dans « Le Nouvel Obs ») nous offre un magnifique tombeau sur un homme qui n’aurait jamais dû mourir. Atteint d’une forte myopie, il a dû batailler pour incorporer un régiment. Plus largement, « Bleus horizons » nous raconte l’histoire de cette génération sacrifiée. On y croise aussi, pour notre plus grand plaisir, quelques figures marquantes d’une époque où la vie culturelle était riche : Gabriel Fauré, qui mit en musique l’un de ses poèmes, ou encore François Mauriac, grand ami de Jean.

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