Critique – Darwyne – Colin Niel – Rouergue

Critique – Darwyne – Colin Niel – Rouergue


Darwyne a dix ans. Avec sa toison sombre hirsute, ses « yeux trop rapprochés », ses « traits anguleux », « il n’a pas été gâté par la nature ». Pour parachever le tableau, il a les pieds tordus et se déplace le dos voûté.

Il vit à Bois Sec, un bidonville de bric et de broc construit en empiétant sur la forêt amazonienne.

Si Yolanda sa mère, une femme belle et fière, semble subvenir à ses besoins élémentaires, elle ne lui procure aucune affection. Pis elle le traite de « petit pian répugnant » ou encore de « sale bête dégueulasse »

L’enfant qui voue à sa génitrice une adoration inconditionnelle voit d’un mauvais œil l’arrivée d’un nouveau beau-père, les sept précédents ayant disparu…

Alertés par un appel anonyme sur les maltraitances dont il serait la victime, les services sociaux dépêchent Mathurine, une éducatrice spécialisée qui, en partageant avec Darwyne la même fascination pour la nature luxuriante qui les entoure, va se transformer en limier pour découvrir la vérité sur les relations malsaines entre la mère et le fils…

Avec ce roman d’atmosphère aux accents fantastiques qui nous plonge au cœur de la Guyane, Colin Niel décrit un département français rongé par la misère et la violence et fait le portrait à la fois poignant, inquiétant et envoûtant d’un enfant sauvage rejeté par celle qu’il aime le plus au monde et qui ne trouve la paix que dans cette forêt a priori hostile à ceux de son espèce.

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