Critique – Le chardonneret – Donna Tartt

Critique – Le chardonneret – Donna Tartt


J’avoue, jusqu’à la lecture de ce roman gargantuesque, ignorer l’existence de Carel Fabritius, peintre hollandais élève de Rembrandt, qui périt dans l’incendie de son atelier à Delft provoqué par l’explosion d’une poudrerie. A la suite de cette catastrophe, il ne resta qu’une dizaine de toiles de cet artiste adulé par Vermeer, dont « Le chardonneret », une charmante toile représentant une boule de plumes attachée à une chaînette.

C’est à l’occasion d’un attentat à la bombe que disparut Audrey, la mère adorée du narrateur, venue avec son fils Theo visiter un musée new-yorkais qui expose l’oeuvre qui donne son nom au titre.

C’est dans ces circonstances que le jeune Theo, âgé de 13 ans, découvre Pippa, celle qui sera, malgré les péripéties, l’amour de sa vie, assiste à la mort de Welty, un antiquaire sorte de parrain de la jeune fille, et se retrouve en possession du tableau.

Le roman commence dans une chambre d’hôtel d’Amsterdam quatorze ans après les faits. Notre « héros » semble au fond du trou mais trouve la force de nous raconter son histoire.

Devenu orphelin de mère (son père, un looser alcoolique, a quitté le domicile conjugal), Theo est hébergé par la richissime et décadente famille de son ami Andy.

Je n’en dirai pas plus. Je préfère vous laisser découvrir la vie mouvementée de Theo qui soigne sa dépression à coups de drogue et d’alcool mais qui fera de magnifiques rencontres : Hobie, l’associé de Welty, Boris, l’extravagant ami russe…

Roman d’initiation d’un enfant qui a tout perdu, chahuté sans cesse entre le bien et le mal, entre la résilience et l’abattement, « Le chardonneret » est aussi un hommage à l’art. «  L’art et rien que l’art, nous avons l’art pour ne point mourir de la vérité » écrivait Nietzsche.

Petit bémol qui m’a empêché de décerner un « coup de coeur » à cette somme qu’on est incapable de lâcher : à l’instar du « Maître des illusions », écrit 20 ans plus tôt, on a du mal à ressentir de la compassion pour le personnage de Theo. Un manque d’émotion peut-être ?

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