Critique – Luca – Franck Thilliez – Fleuve noir

Critique – Luca – Franck Thilliez – Fleuve noir


Tout commence presque gentiment dans ce thriller de Franck Thilliez. Un couple en mal d’enfant fait appel à une mère porteuse.

Du récit d’une simple GPA, nous allons plonger au cœur des problématiques qui agitent nos sociétés et que l’auteur va rendre bien réelles via des personnages tous plus répugnants les uns que les autres. Certaines n’en sont qu’aux prémices, d’autres sont sur le point de se matérialiser, d’autres encore n’attendent que des apprentis sorciers pour voir le jour et bouleverser davantage la condition de l’homme depuis qu’il est apparu sur la terre.

Intelligence artificielle, façonnage de nos pensées et de nos désirs par les GAFA qui collectent des milliards de données sur nos comportements, prédiction de l’avenir, étalage de la vie privée qui vient nourrir les algorithmes, voyeurisme via les réseaux sociaux, robotisation de notre environnement avec la généralisation des objets connectés, manipulations génétiques, augmentation de l’individu, transhumanisme…, cette accumulation fait froid dans le dos.

Franck Sharko et Lucie Hennebelle, flics au Bastion, vont tenter de démêler les fils qui relient tous ceux qui se prennent pour des Prométhée sans aucune morale. Ils sont flanqués de Nicolas Bellanger, toujours hanté par le fantôme de Camille, et d’une nouvelle recrue venue de Nice, Audra Spick, une rescapée de l’attentat du 14 juillet 2016. Comme le lecteur, ils vont être choqués par leurs découvertes. Jusqu’à l’écoeurement. Le message de Franck Thilliez est clair : c’est à nous de résister pour préserver notre liberté déjà bien malmenée, pour ne pas devenir des cyborgs et pour instaurer des limites éthiques à la frénésie scientifique.

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