Critique – Repose-toi sur moi – Serge Joncour – Flammarion

Critique – Repose-toi sur moi – Serge Joncour – Flammarion


Ludovic, la quarantaine, a quitté la ferme familiale du Sud-Ouest pour s’installer à Paris. Ce n’est pas par choix mais parce que l’exploitation ne pouvait faire vivre tout le monde. Et puis sa femme est morte.

Employé par une société de recouvrement de créances, il en impose aux débiteurs avec son physique hors norme d’ancien rugbyman.

Mal à l’aise dans ce corps trop grand, mal à l’aise dans cette ville qui l’oppresse, il habite un modeste deux-pièces qui donne sur une cour. En face se déploie un vaste appartement où vivent Aurore, son mari, les jumeaux, le beau-fils et la baby-sitter.

Styliste douée, la jeune femme est épuisée par une vie menée à 100 à l’heure et inquiète pour l’avenir de son entreprise qu’elle gère avec un associé pas très net. Et puis il y a deux corbeaux dans la cour. Animal mal aimé, l’oiseau annoncerait de mauvaises nouvelles…

Ludovic, chasseur dans l’âme, va la débarrasser des volatiles. Enfin quelqu’un qui prend soin d’elle ! Et ce qui devait arriver arriva. Ces êtres que tout oppose vont se rapprocher dangereusement. Alors qu’Aurore s’accroche à Ludovic comme une ancre, lui savoure cette nouvelle impression de se rendre utile. Pourtant, au fur et à mesure du récit, Ludovic se pose des questions sur le sens de cette relation. N’est-il pas manipulé par cette femme ? A contrario, cet homme fait parfois peur. Sa gentillesse cache parfois une grande violence.

Malgré le titre un peu nunuche et quelques longueurs, « Repose-toi sur moi » est certes une fiction romantique mais aussi un roman social et un thriller psychologique qui nous glissent avec talent dans les pensées des protagonistes. Avec eux, le lecteur ressent les pesanteurs de la vie et les difficultés de communication entre les êtres qui les empêchent parfois d’accorder leur confiance. On en deviendrait presque parano.

EXTRAIT

Il le sent bien, où qu’on aille, on est d’ailleurs, et c’est sans fin qu’on est pas d’ici.

+ There are no comments

Add yours