Critique – Trois mille chevaux vapeur – Antonin Varenne – Albin Michel

Critique – Trois mille chevaux vapeur – Antonin Varenne – Albin Michel


Antonin Varenne a construit sa notoriété grâce à ses polars. Avec « Trois mille chevaux vapeur », il s’engouffre dans un style bien différent, celui, en apparence, du roman d’aventure. Un point commun néanmoins : son goût pour les personnages forts.

Le terrible Sergent Bowman, employé par la Compagnie des Indes orientales, se voit confier avec ses hommes une mission secrète en Birmanie. De l’opération, qui vire au fiasco, il ne restera que dix hommes.

De retour à Londres en 1858, Bowman, « gueule de travers et doigts coupés », est affecté à la surveillance du port. La capitale vit un enfer, entre canicule, conditions d’hygiène déplorables et épidémie de choléra. Le corps meurtri, l’ancien soldat tente d’oublier ses souffrances à coups de gnôle et de fumettes d’opium. Mais le passé resurgit sous la forme d’un corps martyrisé qui, compte tenu des stigmates qu’il présente, ne peut être que l’œuvre de l’un de ses compagnons d’infortune. Commence alors une chasse à l’homme d’autant plus acharnée que Bowman est suspecté du crime. Cette quête va l’emmener aux États-Unis où les cadavres sont semés comme les cailloux du Petit Poucet.

La recherche du serial killer va tourner à l’obsession et, paradoxalement, redonner un sens à la vie de Bowman. Malgré la violence qui règne tout au long du récit, le « héros » trouvera l’apaisement dans l’amitié et l’amour et se rachètera de toutes les fautes qu’il a commises.

« Trois mille chevaux vapeur » est à la fois un roman historique, d’aventure, un thriller et, surtout, le magnifique portrait d’un homme qui se reconstruit. Avec, en arrière-plan, une nature empreinte de poésie.

Du grand art !

EXTRAIT

Si la justice de chez nous est loin d’être parfaite, il vaut mieux éviter celle de ce pays. Ici, je vous le dis, monsieur Bowman, les magistrats ont le visage d’une foule en colère.

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