Critique – L’ombre des chats – Arni Thorarinsson

Critique – L’ombre des chats – Arni Thorarinsson


Avec ses quelque 325 000 habitants, son statut d’état insulaire, son image de terre attachée à ses traditions et un appétit pour la lecture (on dit que « la moitié de la population écrit pour que l’autre lise »), l’Islande est elle aussi soumise à la modernité, avec les travers qu’un tel engagement peut provoquer. On l’a vu avec la crise financière de 2008 qui a secoué le pays.

Contrairement à son alter ego Arnaldur Indridason qui fouille dans le passé pour proposer aux lecteurs des intrigues au rythme lent, Arni Thorarinsson s’inspire de l’actualité pour offrir le portrait d’une société gangrenée par la violence, la drogue et la corruption. Bref, les ingrédients du polar noir le plus classique sont à l’oeuvre.

L’auteur en rajoute en stigmatisant les dérives d’un certain journalisme qui mise sur le sensationnel pour vendre et des nouvelles technologies qui vont bien finir, à moins que ce ne soit déjà fait, à dévorer notre intimité et à manipuler nos esprits.

Et qui mieux que Einar, journaliste intègre et redresseur de torts, pour dénoncer ces évolutions.

Côté intrigue, on est confrontés à un double suicide assisté par ordinateur, à l’agression d’un homme bien sous tous rapports et à des faux SMS envoyés pour briser la carrière d’un homme politique avide de pouvoir. C’est cette multiplication d’enquêtes qui m’a un peu gênée. Sans compter que les personnages aux patronymes exotiques pour un lecteur français sont difficiles à suivre.

Reste Einar, son humour et sa vie amoureuse chaotique.

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