Critique – Keila la Rouge – Isaac Bashevis Singer – Stock

Critique – Keila la Rouge – Isaac Bashevis Singer – Stock


« Keila la Rouge «  est un texte inédit d’Isaac Bashevis Singer mort en 1991.

Varsovie en 1911. Keila est surnommée la Rouge non pas à cause de ses opinions politiques mais de sa flamboyante chevelure. Pute au grand cœur, elle rencontre le ténébreux Yarmy la Teigne, petit délinquant un peu souteneur à ses heures. Ces deux-là vont s’aimer et s’épouser jusqu’à l’arrivée de Max le Boiteux, de retour des Amériques, que la gourgandine surnomme l’Ange de la Mort.

Pour fuir le Diable, elle quitte la Pologne pour les États-Unis emmenant avec elle Bunem, le fils du rabbin, fiancé à Solcha, l’anarchiste pure et vierge, exacte opposée de la rousse. Mais la malédiction va poursuivre les deux amants…

De ce roman-fable, qui me laisse une impression mitigée, j’ai aimé la description d’un quartier juif de Varsovie dont les habitants solidaires affirment leur religion et leurs traditions contre l’antisémitisme de la population et de l’occupant russe. A contrario, New York est la ville de l’individualisme et du « chacun pour soi ». Les Juifs d’Europe de l’Est qui parlent le yiddish,  « charabia d’une tribu à demi civilisée », y sont mal considérés. J’ai aimé aussi les personnages de Bunem et de Solcha qui sont les métaphores, pour le premier, du doute, pour la seconde, de l’idéalisme.

En revanche, Keila l’hystérique, incarnation du sacrifice, de la repentance et de la rédemption, ne m’a pas touchée. Elle m’a même profondément agacée.

EXTRAIT

Ceux qui mettent au point les lois ne se soucient guère des tempêtes soulevées par les émotions humaines.

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