Critique – Villa avec piscine – Herman Koch

Critique – Villa avec piscine – Herman Koch


Enchantée par le très malsain « Dîner » qui stigmatise l’amoralisme de l’homme via le portrait d’un politique et de son frère, Herman Koch récidive avec « Villa avec piscine » en s’attaquant aux milieux médical et artistique.

Il n’est pas banal se de faire cracher dessus par la veuve de son patient. C’est pourtant ce qu’il arrive à Marc Schlosser le jour de l’enterrement de Ralph, un célèbre acteur. Accusé par l’épouse de ce dernier d’avoir mal soigné son mari et provoqué sa mort, il est convoqué par le Conseil de l’Ordre pour s’expliquer.

C’est l’occasion pour le lecteur de revenir en arrière et de découvrir ce qui a tour déclenché : ce séjour de Marc, de son épouse et de leurs deux filles dans la villa de Ralph.

Marc est un personnage ambigu (tous le sont à part sa femme qui représente l’innocence). Avec une précision clinique, il exprime son dégoût pour les corps des malades qui fréquentent son cabinet. On pourrait le qualifier d’hygiéniste, voire d’eugéniste. En revanche, il s’avère être un bon père de famille qui réagit en chef de meute lorsque l’un des siens est attaqué.

Ralph, lui, est un bon vivant en apparence sympathique mais qui porte sur les femmes un regard de prédateur.

Qui sont les bons, qui sont les méchants ? Herman Koch ne nous apporte aucune réponse. Il ne fait que raconter, avec une certaine jubilation, une histoire construite comme un thriller. Je trouve cependant que « Villa avec piscine » n’a pas la force de cette fable cruelle et méchante qu’est « Le dîner ».

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