Critique – A Suspicious River – Laura Kasischke

Critique – A Suspicious River – Laura Kasischke


« Un oiseau blanc dans le blizzard », « La vie devant ses yeux », « Rêves de garçon », « La couronne verte », « En un monde parfait », « Les revenants », « Esprit d’hiver ». Il ne me manquait plus que « A Suspicious River » pour terminer la lecture de l’oeuvre, encore provisoire espérons-le, de Laura Kasischke. Il s’agit en fait de son premier roman publié aux éditions Christian Bourgois en 1999. Moins prolifique mais tout aussi talentueuse que sa concitoyenne Joyce Carol Oates, Laura Kasischke met déjà en place ses thèmes de prédilection : l’innocence bafouée, l’adolescence sacrifiée et manipulée, la statut de la femme dans une société américaine hypocrite qui refuse de voir sa propre perversité.

Leila, 24 ans, est réceptionniste dans un motel de la petite ville de Suspicious River. De temps en temps, elle taille des pipes aux clients de passage. Cette « activité » occasionnelle va devenir de plus en plus fréquente. Surtout quand elle va rencontrer l’énigmatique Gary pour lequel cette jeune fille apparemment dépourvue de sentiments semble en pincer.

Pourquoi se prostitue-t-elle, pourquoi se laisse-t-elle ainsi avilir ? Est-ce pour reproduire le schéma familial, celui de cette mère qui arrondissait ainsi ses fins de mois et qui finit assassinée sous les coups de couteau de son beau-frère avec lequel elle trompait allégrement son mari ?

En lisant « A Suspicious River », à assiste à la descente aux enfers de la jeune femme transfigurée par la langue poétique et métaphorique de l’écrivain.

A souligner le portrait de Rick, le mari de Leila, un bon gars plutôt costaud qui vire à l’anorexie. Comme si, lui, savait maîtriser son corps.

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