Critique – Americanah – Chimamanda Ngozi Adichie

Critique – Americanah – Chimamanda Ngozi Adichie


« Avec « Americanah », Adichie est à la négritude ce que Philip Roth est à la judéité : l’avocate la plus ardente, la critique la plus féroce » souligne finement le « New York Magazine ».

Elève très douée, Ifemelu quitte le Nigeria à destination des Etats-Unis pour y poursuivre ses études. Elle découvre le racisme et, pour s’intégrer, n’hésite pas à renier la personne qu’elle est, allant même jusqu’à se lisser les cheveux, une honte pour une Africaine mais une obligation pour toute Afro-Américaine qui veut se fondre dans la masse … Mais l’antiracisme dégoulinant de bons sentiments l’agace aussi. Elle en vient même à tenir un blog où elle dénonce avec un humour décapant ce rapport aux autres qui ne tient qu’aux apparences physiques. A l’heure où l’on veut à tout prix étiqueter les gens (musulman, juif, homosexuel…), cette lecture est salutaire et fait du bien.

En abandonnant sa patrie d’origine, elle laisse aussi Obinze, le grand amour de sa vie…

Malgré sa réussite, l’Americanah décide de rentrer au pays.

Quelques longueurs m’ont empêchée de décerner cinq étoiles à ce roman qui dresse un portrait tout en contraste d’une jeune femme à la fois forte et sensible. C’est aussi une savoureuse peinture du Nigeria avec ses femmes vénales, ses hommes violents…

« Americanah » m’a fait penser, par ses positions, à la démarche de Gaston Kelman.

EXTRAITS

  • « Ifemelu eut soudain envie, désespérément, d’appartenir à un pays qui donnait et non à un pays qui recevait, de faire partie de ceux qui possédaient et de baigner dans le bonheur d’avoir donné, de se compter parmi ceux qui pouvaient faire étalage de pitié et d’empathie généreuses. » (p. 196).
  • « Ils n’aiment probablement pas vraiment la peau blanche mais ils aiment certainement pouvoir entrer dans un magasin sans être suivis par un type de la sécurité. » (p. 233).
  • « L’afflux en Angleterre de citoyens à la peau noire ou brune venant de pays créés par l’Angleterre. » (p. 291).

+ There are no comments

Add yours