Critique – Bois sauvage – Jesmyn Ward

Critique – Bois sauvage – Jesmyn Ward


C’est une expression galvaudée mais voilà une lecture qui ne vous laissera pas indemne.

Dix jours avant que l’ouragan Katrina ne ravage le sud des Etats-Unis, Esch, 14 ans et enceinte, va raconter son histoire et celle de sa famille.

Orpheline de mère, morte à la naissance du dernier enfant, la narratrice vit avec son père, avec Randall, l’aîné passionné de basket, avec Skeet qui ne vit que pour China, sa chienne pitbull façonnée pour le combat, et avec Junior, le petit dernier toujours prêt à faire des bêtises.

Les cinq habitent une bicoque délabrée à Bois sauvage, au fin fond du Mississippi.

Les enfants continuent à vivre comme si la menace n’existait pas. Seul le père, entre deux cuites, prend conscience du danger et cherche à protéger sa famille de la catastrophe annoncée.

Roman social, s’il en est, « Bois sauvage » est surtout un formidable roman d’ambiance qui vous prend aux tripes. A l’instar des protagonistes, on ressent la moiteur étouffante d’avant le désastre, la misère crasse, le manque de nourriture.

On est comme happés, oppressés par la noirceur et par la violence de cette tragédie écrite avec une force poétique bouleversante.

Un vrai coup de cœur !

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