Critique – Dans une coque de noix – Ian McEwan – Gallimard

Critique – Dans une coque de noix – Ian McEwan – Gallimard


« Ô Dieu, je pourrais être enfermé dans une coque de noix et m’y sentir roi d’un espace infini, n’était que j’ai de mauvais rêves ». Cet extrait du « Hamlet » de Shakespeare placé en exergue donne le ton du dernier roman de Ian McEwan.

Sauf que l’histoire revisitée du prince du Danemark est racontée par la voix d’un fœtus doté d’un don d’omniscience. C’est un peu « Hamlet in utero » !

Pas facile, lorsqu’on est prêt à venir au monde, de constater que Trudy, sa mère, trompe son père John avec Claude (référence à Claudius ?), le frère de celui-ci. D’autant plus que le couple adultère envisage de supprimer le mari encombrant. Et c’est avec effroi et impuissance qu’il assiste au complot fomenté par les deux tourtereaux qui, à part le sexe, n’ont pas grand chose en commun.

Tiraillé entre l’amour pour sa mère qui l’initie aux plaisirs de la dive bouteille et le désir de sauver son géniteur, le futur bébé observe avec perspicacité cette tragi-comédie humaine et porte sur le monde qui l’attend à la sortir de son cocon un regard pertinent et critique.

Bourré d’humour, « Dans une coque de noix » est un plaisir de lecture parce qu’on ressent aussi la jouissance que l’auteur a éprouvée en l’écrivant.

EXTRAITS

– Toujours nous serons troublés par l’état des choses : avoir une conscience est un cadeau empoisonné.

– Dieu a dit : « Que la souffrance soit ». Et il y a eu la poésie. Plus tard.

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