Critique – Famille modèle – Eric Puchner

Critique – Famille modèle – Eric Puchner


La famille Ziller a quitté son Wisconsin pour la touffeur désertique de la Californie. C’est Warren, le père, qui a emmené les siens dans une aventure immobilière qui, au lieu de s’avérer lucrative, est une catastrophe financière. Une situation qu’il tente de cacher à sa famille.

Pendant ce temps, Camille, la mère, une bobo moralisatrice un brin naïve, tourne des documentaires abscons sur la conception en déguisant des petits garçons en spermatozoïdes ! Le couple a trois enfants : Dustin, l’aîné, beau gosse qui rêve de faire carrière dans la musique, bruyante de préférence. Lyle est l’intellectuelle de la fratrie, une BDH (Boule De Haine) à fleur de peau qui déteste le soleil. Jonas, le petit dernier, est un garçon bizarre, toujours habillé en jaune et aux idées morbides. Enfin, il y a Monsieur Leonard, le chien, seul personnage qui est adoré de tous…

Comme dans la plupart des familles, les Ziller vont s’aimer, se détester, se tromper, se mentir… jusqu’au mitan du livre où un drame surgit à la suite duquel ils vont de nouveau s’aimer…

Alternant sans cesse un humour de plus en plus sombre et désespéré, de l’émotion et du tragique, ce roman est, au-delà d’une dissection psychologiquement fine des liens familiaux, une radiographie de l’enfance et de l’adolescence avec son lot de cruauté, d’appétit pour le danger, d’autodestruction et de tentation suicidaire. C’est davantage cet aspect qui m’a touchée que l’interrogation sur la déliquescence d’un couple, maintes fois évoquée dans la littérature.

Une belle lecture dont on sort presque éclopé tant il nous confronte à nos propres vies.

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