Critique – Le chasseur solitaire – Whitney Terrell

Critique – Le chasseur solitaire – Whitney Terrell


« Le chasseur solitaire » nous plonge dans plusieurs histoires : celle d’une ville, Kansas City, marquée, malgré la fin de la ségrégation, par un racisme ordinaire des Blancs vis-à-vis des Noirs, celle d’une bourgeoisie blanche qui refuse de partager ne serait-ce qu’un peu de son pouvoir et de son argent.

Dans la tradition de la grande littérature sudiste, « Le chasseur solitaire » est aussi une histoire de familles : celle du héros noir Booker Short et de son grand-père Isaac, celle de Booker et de Mercury, un riche propriétaire blanc dont il veut faire payer la prétendue lâcheté pendant la Seconde Guerre mondiale mais qui devient en quelque sorte un grand-père de substitution, celle du juge Sayers et de sa fille Clarissa, petite amie de Booker, qui meurt dans des circonstances dramatiques.

Cela fait beaucoup pour un seul livre. Les allers et retours entre les différentes époques, la multiplicité des personnages, le rythme lent nous embrouillent un peu. Pourtant, on n’arrive pas à lâcher ce premier roman plutôt prometteur. N’est pas Faulkner qui veut, certes mais Whitney Terrell a le don d’analyser avec finesse et sans manichéisme les relations sociales et humaines ainsi que la thématique de la culpabilité et de la rédemption. On attend avec une certaine curiosité son prochain roman qu’on espère plus ramassé.

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