Critique – Le sillage de l’oubli – Bruce Machart

Critique – Le sillage de l’oubli – Bruce Machart


Nous sommes à la fin du 19ème siècle au Texas. Une femme meurt en mettant au monde son quatrième fils. Désespéré, Vaclav, le mari, se renferme sur lui-même, se durcit. Plus jamais il n’éprouvera la moindre affection. Et ses fils vont devenir les souffre-douleur de cet homme que le deuil a brisé. Une seule chose trouve grâce à ses yeux : les courses de chevaux. Il engage des paris avec ses voisins, misant sur son plus jeune fils, Karel, un excellent cavalier qui n’a pas froid aux yeux.

A l’occasion d’un défi, il perd ses trois fils pour une raison que je préfère taire.

Si la figure autoritaire du père est présente, c’est bien Karel qui est le personnage principal du « Sillage de l’oubli ». On le suit de sa naissance à son âge adulte alors que Sophie, une brave femme qu’il a épousée accouche de son troisième enfant, en passant par son adolescence où il s’éprend d’une jeune fille qu’il n’oubliera jamais.

« Le sillage de l’oubli », premier roman de Bruce Machart, est un livre magnifique et émouvant. Lent, sensuel, visuel, il donne au lecteur l’impression de vivre les aventures de cette fratrie de taiseux élevée à la dure.

Et ceux qui aiment les chevaux seront encore davantage envoûtés par l’écriture lyrique.

Extrait : « parce que pour elle comme pour lui, il n’y a rien de plus exaltant qu’une course de chevaux, rien n’est plus magique, rien ne peut davantage vous convaincre que vous êtes fait de chair et de sang et que vous vivez dans un monde qui offre bien peu de joies hormis celle de s’élancer au grand galop » (p . 118-119).

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