Critique – Manhattan Beach – Jennifer Egan – Presses de la Cité

Critique – Manhattan Beach – Jennifer Egan – Presses de la Cité


1934 à New York. Anna Kerrigan est à l’aube de l’adolescence lorsqu’elle accompagne Eddie, son père adoré, chez Dexter Styles, un homme mystérieux qui vit au bord de l’océan.

Quelques années plus tard, le patriarche a disparu et les Etats-Unis sont entrés en guerre. Alors que les hommes combattent, les femmes, à l’arrière, travaillent dans l’armement. C’est le cas d’Anna embauchée dans un chantier naval mais qui rêve d’être scaphandrier, métier exclusivement réservé aux mâles, pour réparer les bateaux de la Navy.

Avec un sens certain du romanesque, Jennifer Egan, s’est emparée d’un thème intéressant et peu traité, me semble-t-il, par la littérature, celui de la guerre maritime. Mais, pour enrichir son pavé de plus de 500 pages, elle nous inflige des descriptions techniques particulièrement indigestes.

Quant à Anna, héroïne du livre et jeune fille têtue qui se mue en femme libre dans un univers misogyne, on aurait aimé ressentir de l’empathie pour elle. Ce n’est pas le cas. Sauf dans ses relations avec sa sœur handicapée.

Il manque en fait à « Manhattan beach » la magie d’une rencontre entre le lecteur et des personnages emportés par l’histoire et les aléas de la vie.

C’est ce qui différencie les bons romans des autres.

Seul l’énigmatique Dexter Styles, pris dans un étau, son statut de mafieux et ses remords, trouve grâce à mes yeux.

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