Critique – Comme une bête – Joy Sorman

Critique – Comme une bête – Joy Sorman


Végétariens, passez votre chemin. « Comme une bête » vous soulèvera le cœur. Moi qui suis une indécrottable carnivore (petite, j’ai rêvé de travailler dans une boucherie et prends un malin plaisir à plonger un couteau bien affuté dans un gigot saignant), j’ai été prise aux tripes par ce joli roman empreint de poésie.

Pim est un adolescent né dans une petite bourgade de Bretagne. Peu doué pour les études abstraites, il choisit une formation aux débouchés assurés, celle de boucher (le lien est clair). Et c’est la révélation.

Il emploiera toute sa vie à pratiquer ce noble métier qu’il vénère dans le respect des règles de l’art.

A l’heure où les viandards sont stigmatisés en partie en raison de leur participation au réchauffement climatique (les vaches, ça pète), Joy Sorman nous dresse un portrait tout en nuances d’un homme qui n’a rien d’un sanguinaire. La viande, qu’elle soit vivante ou morte, il l’aime et il ne supporte pas ces abattoirs qui déshumanisent la mort de l’animal.

Il est nostalgique de l’époque où, dans les fermes, on tuait le cochon qui faisait presque partie de la famille. La mort comme prolongement de la vie ?  « La viande est pleine de vie et la vie se transmet » pense notre boucher.

En parallèle, l’auteur dont le livre est très bien documenté (comme elle l’a confié à l’occasion d’un forum à la Foire de Brive en novembre dernier) agit à la manière d’un anthropologue en rappelant combien la viande était révérée pour ses qualités nutritionnelles évidemment mais aussi pour ses facultés curatives.

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