Critique – Helena – Jérémy Fel – Rivages

Critique – Helena – Jérémy Fel – Rivages


Dès la première scène, l’ambiance des quelque 730 pages du dernier roman de Jérémy Fel est posée.

Le lecteur assiste à une scène sidérante : un jeune garçon massacre un chien. C’est le dixième animal auquel Tommy, psychopathe de 17 ans, s’attaque. Il ne va pas s’arrêter là…

A ses côtés, Norma, la mère, Hayley, une petite bourgeoise superficielle qui a le malheur de croiser la route de Tommy, Graham, le frère aîné, le seul qui aspire à la normalité et à quitter ce Kansas étouffant.

Norma, figure centrale du roman, est celle qui guide inconsciemment ou pas les personnages, celle qui fait que tout bascule dans l’horreur alors qu’elle croit bien faire, la louve prête à tout pour protéger sa couvée.

Victime de sévices sexuels par son propre géniteur, Tommy doit vivre avec ce terrible secret qui le transforme en monstre. Le garçon n’est décidément pas très résilient ! Et sa mère, soucieuse de dissimuler les crimes de son mari, ne va pas l’aider dans sa reconstruction.

Fasciné par la littérature américaine (on pense bien sûr à Stephen King mais aussi à David Vann ou encore à Shane Stevens ou David Joy) et par le mal, Jérémy Fel a concocté un thriller psychologique bien troussé qui rappelle combien la violence tapie en chacun d’entre nous ne demande qu’une étincelle qui s’appelle la haine, le désir de vengeance…, pour exploser et faire de sa vie et celle des autres un enfer. « Helena » est aussi et surtout un roman noir qui porte un regard mordant sur la société américaine avec sa violence symbolisée par la diffusion des armes à feu et ses rêves un peu vains comme celui de Norma : faire participer sa fille à un concours de mini-miss…

Mais que de longueurs et de dialogues qui ne sonnent pas toujours très juste.

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