Critique – Kamal Jann – Dominique Eddé

Critique – Kamal Jann – Dominique Eddé


Difficile de résumer le dernier roman de l’auteure franco-libanaise Dominique Eddé tant il foisonne de personnages et d’informations qui nous sont un peu étrangers.

Nous sommes en 2010. Kamal Jann vit à New-York où il exerce la profession d’avocat. C’est son oncle Sayf Eddine, pilier des services de renseignements syriens, qui lui a financé ses études. Il a aussi fait assassiner ses parents trente ans plus tôt lors des massacres d’Hama. C’est aussi lui qui a abusé sexuellement de son neveu lorsqu’il était adolescent. Alors, forcément, Kamal ne le porte pas dans son cœur…

Tiraillé entre sa culture et les valeurs occidentales, Kamal souffre d’un mal-être permanent que sa relation avec Mada, la belle Libanaise, ne parvient pas à effacer. A l’inverse, Mourad, son jeune frère qu’il a perdu de vue, s’est engagé dans la mouvance des Frères Musulmans et s’apprête à commettre un attentat contre le gouvernement syrien.

En toile de fond, oeuvrent les services secrets israéliens, américains…, tous plus cyniques les uns que les autres. Sans oublier les intellectuels qui pensent que la tolérance et la modération vont pouvoir améliorer la situation. Ces bien-pensants, Kamal les fustige avec brio dans la dernière partie du livre qui est, à mon sens, la plus réussie.

Et, alors que les hommes semblent détenir tous les pouvoirs, ce sont les femmes, en secret, qui tirent les ficelles.

Bien que ce roman soit riche et nous aide à comprendre la situation au Moyen Orient, il ne m’a pas touchée. Délicat d’expliquer pourquoi : le style parfois pompeux ? La multiplicité des protagonistes ? Le fait que certains personnages (celui d’Anton, de Mada, de Wafa), pourtant intéressants, soient abandonnés en route ?

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