Critique – Le jour d’avant – Sorj Chalandon – Grasset

Critique – Le jour d’avant – Sorj Chalandon – Grasset


Ce roman est dédié « à la mémoire des 42 mineurs morts à la fosse Saint-Amé de Liévin-Lens, le 27 décembre 1974 ».

Malgré leurs quatorze ans d’écart, Joseph et Michel s’aiment comme des frères. Normal, ils le sont.

Mécanicien, l’aîné qui se rêve pilote et adule le Steve McQueen du film « Le Mans », se fait dévorer par la mine. Il a 20 ans.

Deux jours après Noël 1974, un coup de grisou emporte 42 mineurs. Joseph décédera plusieurs semaines plus tard.

Hanté par cette mort, Michel vit dans le souvenir de ce frangin adoré et transforme son garage en un musée. Pour mieux perpétuer sa mémoire.

La maladie de son épouse puis son décès le transforment en justicier.

Je n’en dirai pas plus.

« Le jour d’avant » est un roman remarquable qui se penche sur un personnage attachant dans ses questionnements sur la vérité et la culpabilité. Composé de phrases courtes, directes, il se lit comme un thriller.

A partir de thèmes qui s’inspirent souvent de faits réels, le journaliste Sorj Chalandon, magicien de la littérature, s’intéresse avant tout aux hommes avec une bienveillance qui emporte l’adhésion.

Un vrai coup de cœur.

EXTRAITS

  • Tu sais quoi ? Disait mon père. Tu n’iras pas au charbon, tu iras au chagrin.
  • Après Jojo, je n’ai plus ri. J’ai repoussé la joie à coups de pied, à coups de poing. J’ai défié la mort, partout, tout le temps. J’ai bravé la charogne qui rôdait autour de moi.
  • Elle disait que j’étais peu doué pour le bonheur. Elle a compris que j’étais bon pour la bataille. De vaincu, je suis devenu guerrier.
  • Mes mots étaient trop immenses, elle ne voulait pas les effrayer.

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