
Critique – Les Vivants – Ambre Chalumeau – Stock
Diane, Cora et Simon se connaissent depuis l’enfance. Leur amitié a perduré jusqu’à l’adolescence.
Puis Simon sombre dans le coma, terrassé par un virus rare.
Ambre Chalumeau décrit les incidences de son hospitalisation prolongée sur son entourage.
Sur la mère qui se consacre entièrement à son fils, oubliant sa propre personne en s’abîmant dans l’alcool, son mari qui l’agace par sa lâcheté et son besoin de fuir et son autre enfant.
Sur les deux filles sidérées par l’immobilité de leur complice de toujours.
À mesure que le récit se déroule, les personnages qui se noient vont remonter à la surface et, pour Diane et Cora, accepter leur entrée dans l’âge adulte et l’idée que la vie doit continuer malgré l’absence.
Ambre Chalumeau, qui signe ici son premier roman, a su saisir avec une certaine pertinence l’esprit d’une génération, celle née à la toute fin du vingtième siècle avec les réseaux sociaux qui voient triompher l’émotion hypocrite, mais aussi les préoccupations communes à toute la jeunesse quelles que soient les époques : les chagrins d’amour, les relations avec les parents, un certain mal-être, l’angoisse de l’avenir, les secrets qu’on ne partage pas, même avec les amis…
Dommage cependant que son « humour » soit aussi pathétique et un peu daté pour une écrivaine qui n’a pas la trentaine !
Quelques exemples :
- « on se dit des mots d’amour, se sert des Kronenbourg, on voit la vie en cirrhose » ;
- « sortir des phrases tellement bateau que le ministère de la Marine lorgne dessus » ;
- « son zèle de géant l’empêche de marcher » ;
- « ça met plus de grains de sel qu’en Camargue » ;
- « un bagage émotionnel tellement grand qu’Air France refuse qu’il le prenne avec lui en cabine » ;
- « elle se prenait plus de vents qu’une éolienne normande » ;
- « elle avait tellement d’alcool dans le sang que si elle avait une hémorragie externe, ce serait des vendanges » ;
- « celui qui l’avait séduite en lui jurant une fidélité de poney ».
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