Critique – L’été 76 – Benoît Duteurtre

Critique – L’été 76 – Benoît Duteurtre


Le jeune Benoît a 14 ans en 1974. C’est le début de l’adolescence. Peu préoccupé par les choses du sexe, il noue une belle amitié avec Hélène, de deux ans plus âgée. C’est en partie elle qui l’éveillera à l’amour de la littérature et de la musique.

 

Issu d’un milieu bourgeois catho de gauche peu argenté (rappelons que Benoît Duteurtre est l’arrière-petit-fils du Président René Coty), il se destine à devenir « médecin de campagne » à l’instar du grand-père maternel. Mais c’est finalement aux études de musicologie qu’il se destinera avant de connaître la carrière de spécialiste que l’on connaît sans oublier celle d’un écrivain prolifique qui s’est penché dans son œuvre sur l’histoire de sa famille.

Dans « L’été 76 », il raconte trois années de cette période de sa vie qui a éveillé sa conscience politique, lui petit intello de province. Havraise comme le narrateur, j’ai été touchée par l’évocation émouvante de cette ville longtemps décriée pour son architecture stalinienne et l’emprise des communistes sur la ville. Je me suis aussi reconnue dans le portrait d’une jeunesse (nous ne sommes pas très éloignés de 1968) qui voulait changer le monde à coups de discussions autour d’une table de bistrot. En revanche, l’aspect « apprentissage » du jeune Benoît m’a moins intéressée. Les innombrables références, notamment musicales, certes intelligentes, alourdissent un ensemble qui semble avoir été écrit par un adolescent soucieux de prouver sa culture.

Dans le style autobiographique, j’ai préféré « Les pieds dans l’eau » publié en 2008 chez le même éditeur.

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