Critique – Trois saisons d’orage – Cécile Coulon – Viviane Hamy

Critique – Trois saisons d’orage – Cécile Coulon – Viviane Hamy


« Trois saisons d’orage » est le quatrième livre que je lis de la jeune prodige de la littérature française.

J’avais été bluffée par « Le roi n’a pas sommeil » (2012) au style sec, lapidaire et avec un personnage étonnant à la psychologie complexe. « Le rire du grand blessé » (2013) m’était tombé des mains. Quant au « Coeur du pélican » (2015), il m’avait un peu agacé avec son abus de métaphores.

Que dire de son dernier opus ?

A partir d’un beau sujet – des montagnes qui avalent des enfants -, il est en fait question de l’histoire de deux familles que tout oppose.

C’est Clément, le curé, réceptacle de toutes les confessions, de tous les secrets, qui va la raconter.

La première lignée est celle d’André, médecin, de Benedict, son fils qui reprend l’activité de son père, et de Bérangère, sa petite-fille. Le patriarche a assisté pendant la seconde mondiale au bombardement d’un orphelinat qui avait provoqué la mort de dix-huit enfants. Ce drame le pousse à fuir la ville et sa fureur et à s’installer aux Trois-Gueules, « antichambre du paradis ». Bien qu’elle malmène ses habitants qui n’ont aucun secret les uns pour les autres.

La seconde plonge ses racines dans la montagne. Il y a Maxime, le père, et ses quatre garçons dont Valère qui, bien évidemment va tomber éperdument amoureux de Bérangère. Mais la mère de cette dernière, Agnès, est troublée par l’adolescent et son physique d’homme…

Les descriptions de la nature au début du roman sont plutôt réussies. Elles instaurent d’emblée une atmosphère envoûtante, presque inquiétante. Ensuite, tout se délite.

Le roman pè

che en effet par sa faiblesse psychologique, ses personnages caricaturaux sans nuances, ses dialogues plats, ses métaphores qui tombent à côté de la plaque… Bref, l’ensemble est bâclé. On se demande comment les libraires ont pu lui décerner leur prix en 2017. Après avoir consacré des textes aussi forts que « Des hommes » de Laurent Mauvignier ou encore « Kinderzimmer » de Valentine Goby. On attend davantage d’exigence de professionnels qui sont censés nous faire découvrir des pépites littéraires !

Vivement que Cécile Coulon retrouve la puissance du « Roi n’a pas sommeil » !

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