Critique – Deux dans Berlin – Richard Birkefeld – Göran Hachmeister – Le Masque

Critique – Deux dans Berlin – Richard Birkefeld – Göran Hachmeister – Le Masque


En cet hiver 1944, Berlin est sous le coup des bombardements des forces alliées et le Troisième Reich qui devait durer 1 000 ans n’est plus que l’ombre de lui-même.

La fin de la guerre n’est plus très loin. Si certains, les Nazis les plus fanatiques avec à leur tête le délirant Hitler, espèrent encore la victoire, la plupart des Allemands, terrifiés par les explosifs qui touchent les populations civiles et affamés par les restrictions alimentaires, aspirent à la paix, même si elle signifie la défaite de leur pays.

Deux hommes vont incarner cette période sombre.

Le premier, Rupert Haas, interné à Buchenwald après une dénonciation de ses voisins, ne pense qu’à se venger après son évasion du camp.

Le second, Hans Kalterer, une balle logée dans la jambe, est de retour du front de l’Est où il a commis l’irréparable en obéissant aux ordres de son supérieur. Hanté par ses crimes, il tente de les oublier et de se refaire une virginité en s’enrôlant dans la police pour enquêter sur l’assassinat d’un Nazi de la première heure.

Bien documenté par ses auteurs historiens, « Deux dans Berlin », dont le contexte et la narration font penser aux romans de Philip Kerr, fait le portrait d’un pays sombrant dans l’anarchie où les salauds, délateurs, profiteurs, voleurs, traîtres et tueurs, côtoient les braves gens.

La description apocalyptique de la destruction de Berlin vécue par ses habitants est très réaliste. On frémit à leurs côtés dans les abris de fortune censés les protéger des bombes ennemies et on s’indigne du recyclage des Nazis au service de la toute jeune République Fédérale d’Allemagne.

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