Critique – La Fête au Bouc – Mario Vargas Llosa – Gallimard

Critique – La Fête au Bouc – Mario Vargas Llosa – Gallimard


Après trente-cinq ans d’absence, Urania est de retour à Saint-Domingue, ville qui l’a vue naître. Elle s’apprête à revoir son père qu’elle avait jusqu’alors voulu effacer de sa mémoire. Devenu un vieillard impotent et aphasique, celui-ci fut le sénateur Agustin Cabral, un proche de Trujillo, avant de tomber en disgrâce.

Trois histoires s’enchevêtrent dans ce récit dense : celle d’Urania, celle du dictateur et celle de ceux qui le liquidèrent en 1961.

Mais c’est bien celui que les flatteurs nomment Excellence, le Bienfaiteur, le Père de la Nouvelle Patrie, le Généralissime et, en catimini, le Bouc, symbole de pulsion sexuelle, qui est au cœur du roman de Mario Vargas Llosa qui explore, avec un grand réalisme documentaire, les ressorts du fonctionnement d’une dictature.

Manipulations, mensonges, corruption, humiliations, torture, éliminations, tout est bon pour se maintenir au pouvoir. Mais les tyrans finissent souvent mal. Surtout quand ils sont lâchés par leurs alliés, en l’espèce les États-Unis et l’Église.

Si « La Fête au Bouc » est passionnant pour les raisons précitées, il souffre d’un trop-plein de personnages et de redondances qui donnent envie de pratiquer la lecture en diagonale. Ce que j’ai fait !

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