Philippe Claudel à la Librairie Nouvelle d’Orléans

Philippe Claudel à la Librairie Nouvelle d’Orléans


Six ans que Philippe Claudel a « délaissé » la fiction en littérature pour se consacrer au documentaire et au cinéma. Avec « L’arbre du pays Toraja », publié aux Editions Stock en janvier dernier, il renoue avec le genre romanesque. Même si, comme il le confie, il y a beaucoup de lui dans le personnage du narrateur qui perd son meilleur ami, soulignant la frontière ténue entre ce qui relève de l’autobiographie et de l’imagination ex nihilo.

L’écriture, démarche nécessairement intimiste, ne l’empêche pas d’aller à la rencontre du public, lui qui est l’un des rares écrivains vivants à être étudiés par les lycéens qui lui décernèrent le Prix Goncourt en 2007 pour « Le rapport de Brodeck ».

Ce fut le cas le lundi 21 mars à la Librairie Nouvelle d’Orléans où se pressaient quelques dizaines de lecteurs. « Je suis toujours surpris d’être lu. Je n’arrive pas à m’en remettre » avance celui qui, à la tête d’une œuvre d’environ 35 livres, ne fut édité qu’à l’âge de 37 ans. Il poursuit : « il faut être vaniteux pour être publié ». Ce serait donc par humilité que l’auteur du magnifique « Les âmes grises » aurait retardé son entrée dans le monde très fermé des romanciers qui vivent de leur plume.

Et son milieu d’origine, plutôt modeste mais « où on vénérait tout de même Hugo, Baudelaire et Rousseau », n’est peut-être pas étranger à cette difficulté « à se dire écrivain », ces êtres à la sensibilité à fleur de peau. « Je suis un écorché » poursuit-il, révélant très joliment « se faire une peau de livres ».

Dix-sept ans après « Meuse l’oubli », le premier roman du Lorrain, l’écriture a évolué. Si la littérature autorise une plus grande liberté que le 7ème art, la porosité entre les techniques cinématographiques et le roman est indéniable. Jusqu’au choix d’un cinéaste comme personnage principal de la dernière mouture de Philippe Claudel qui considère définitivement l’écriture comme un « pharmakon », à la fois maladie et remède.

 

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